Plus de 6 mois sans vous donner la moindre nouvelle, avec pourtant l’impression que c’était hier que j’écrivais mon dernier article…
Le temps file et continue de filer, s’en est presque effrayant par moment ! Heureusement l’actualité est bonne et les projets continuent de rythmer le quotidien.
Après 18 mois passés dans le Nord à profiter de la région, de sa chaleur humaine, de son patrimoine culturel matériel et « immatériel », nous avons quitté les Haut-de-France pour de nouveaux horizons. Mais avant tout grand changement, il était important de se ressourcer auprès des siens. C’est la raison pour laquelle nous sommes redescendus dans le Sud quelques semaines entre Novembre et jour de l’an pour voir nos familles une dernière fois.
Depuis dimanche, c’est à Vancouver, capitale de la Colombie-Britannique, que nous avons déposé nos valises. Ma compagne vient d’y démarrer un poste de chercheuse pour deux ans à l’Université Simon Fraser. Le voyage a connu son lot de péripéties. Mais heureusement pour nous, les quelques petites « frayeurs » ont été sans grosses conséquences.
De mon côté il est peu probable que j’exerce en tant que kiné ou ostéo : les démarches administratives pour obtenir une équivalence de diplôme sont beaucoup trop longues. Cela dit, plusieurs options restent possibles :
Éventuellement revenir à mes premiers amours, mais de l’autre côté de la barrière cette fois ! Je ne sais pas encore quelles seront les possibilités sur place mais l’idée d’entrainer et de coacher me plait. Ce sera un double challenge, car au-delà de l’aspect sportif il y aura également l’aspect linguistique. Bien que je ne parte pas de zéro en anglais, il sera bon de progresser pour éviter de leur servir une pantomime.
Trouver sinon un petit job. Découvrir un autre métier, quel qu’il soit.
Tout ça en continuant à passer du temps avec ma fille tant que possible.
Mais pour l’heure, il nous reste quelques démarches administratives à finaliser avant de penser à la suite.
Je profite d’ailleurs de l’occasion qui m’est faite pour vous souhaiter une bonne année 2019 ! Comme vous l’avez compris, je serai complètement absent des bassins cette année, mais reste joignable à tout moment !
Tout a commencé en 2012. A l’époque, je me rappelle m’être dit « écris mon jérém, écris pour ne pas oublier plus tard les affres du régime, écris pour tenir bon ». Ce fut le début d’une belle et longue aventure. Chaque saison, le texte s’est nourri de nouvelles expériences pouvant se classer en deux catégories : celles à reproduire, celles à éviter. S’est alors posée la question de témoigner : pour que cette expérience puisse servir aux prochaines générations de Poids Légers. Mais parallèlement, à travers mon métier de kiné je rencontrais des patients aux profils différents du mien, certes, mais avec un objectif similaire : gérer et contrôler leur poids. Ils étaient hors du microcosme de l’aviron et à des années lumières de mes contraintes d’entraînements, mais leurs doutes, leurs découragements, leurs questionnements ressemblaient souvent aux miens. Comme si toute personne ayant déjà essayée un régime devait inéluctablement vivre certaines choses. Comme si toute personne, homme-femme, sportif ou non-sportif qui souhaite contrôler son poids pouvait s’appuyer sur des principes universels et incontournables. Je n’ai évidemment pas fait ramer ni fait descendre tous mes patients à 70 kg, mais, fort de mon expérience professionnelle et de mon vécu, j’ai pu les conseiller et les accompagner pour atteindre leurs objectifs. En résumé, pour aller chercher l’or, pour pouvoir remarcher, ou pour renfiler son maillot de bain avant l’été, même combat !
Sa sortie en Librairie est prévue le 29 Mai. Il est d’ores et déjà possible de le précommander en ligne : sur le site de ma maison d’Édition (Synchronique Editions), ou sur les sites culturels et de vente en ligne (Fnac, Amazon, Cultura,…).
Bonjour, je profite de la pause déjeuner à Cazaubon et de cette veille de finale pour vous écrire quelques lignes. Premier championnat de France à la maison pour moi depuis…2006 ! J’aurai aimé faire le déplacement mais j’avoue avoir assez vite abandonné l’idée quand j’ai vu le temps qu’il m’aurait été nécessaire pour venir de Valenciennes. C’est donc depuis mon ordinateur que je vais suivre les résultats. Il me manque forcément l’ambiance, l’atmosphère, les speeches du coach, les regards complices, les anecdotes d’anciens, les encouragements du public…mais être de l’autre côté a aussi du bon. Pas de pesée, pas de stress, on ne garde que le plaisir : celui de voir ramer, de voir de belles courses, de voir les rictus sur les visages et leur soulagement après la ligne d’arrivée, ce moment de plénitude dans l’effort quand on arrive à dépasser déplacer ses limites ! Voici d’ailleurs le lien du TEDx que j’ai fait à Lyon le mois dernier sur le sujet (dépasser vs déplacerses limites). Il m’a semblé intéressant mettre en lumière cette nuance pour comprendre la différence qui existe et qui les sépare.
J’étais sur Marseille mardi dernier pour le même style d’intervention (TEDx KEDGE). Le thème : « Hors-Norme ». Le contenu était donc différent. Je mettrais la vidéo en ligne dès le lien sera disponible. Ce passage dans le Sud fut extrêmement rapide. Je n’ai pas pris le temps de visiter ou voir du monde. Le timing était trop serré, je me suis concentré sur la prestation qui motivait mon déplacement.
Indépendamment de mon passage sur la capitale phocéenne cette semaine, l’actualité a encore été chargée le mois dernier.
Je suis allé sur Rome mi-Mars pour visiter. C’est tout l’avantage d’être à proximité de l’aéroport de Charleroi et d’avoir accès aux compagnies aériennes low-cost qui le desservent. C’est aussi l’avantage d’être jeune retraité. Beaucoup de questions ne se posent plus : savoir si l’hôtel est équipé d’une salle de fitness pour faire les séances imposées par le programme d’entrainement. Pas de procédure de géolocalisation pour respecter le protocole imposé et obligatoire en cas de contrôle anti-dopage inopiné. Pas de régime drastique à faire alors que la prochaine compétition et l’agenda l’auraient imposé si j’avais continué. Bref, de vraies vacances même s’il ne s’agissait que d’un week-end. J’ai visité le Colisée et le Vatican. Sûrement les deux monuments les plus emblématiques de la ville romaine. Le reste s’est fait à pied. La météo n’était pas celle qu’on attendait mais les prévisions furent meilleures que celles finalement annoncées. Malgré la période les rues débordaient de touristes. Je crois que j’ai de plus en plus de mal à fréquenter les lieux trop « bondés ».
La semaine d’après je suis descendu sur Paris pour intervenir à CentraleSupélec. C’est après avoir rencontré des étudiants de l’école en Décembre dernier lors de mon passage à Polytechnique sur le plateau de Saclay que l’invitation m’a été faite. Nous étions quatre intervenants à partager notre expérience, tous d’horizons différents ! Certains parcours de vie étaient vraiment impressionnants. Mais ce que je retiendrais de ce beau moment d’échange, c’est qu’indépendamment de leurs différences, ces histoires ont toujours la même morale : la réussite passe toujours par le travail.
La semaine qui suivi fut presque exclusivement dédiée à ma pratique professionnelle. Il est finalement rare en fait que je fasse semaine complète au cabinet avec toutes ces sollicitations.
C’est à Bruges, Gand et Knokke le Zoute que je suis allé pour le week-end de Pâques. Il n’existait pas meilleur destination pour acheter du chocolat je crois. La météo était « locale » mais ne nous a pas empêchés de visiter. Si je devais faire un choix entre ces trois-là, j’aurais une préférence pour Gand. Difficile d’expliquer pourquoi. Peut-être l’ai-je trouvé un peu plus agréable, un peu plus à taille humaine, un peu plus reposante que les autres. L’avantage de la Belgique, c’est qu’elle ne bénéficie pas que d’un joli patrimoine historique, les grandes brasseries donnent aussi la possibilité de gouter ce qui se fait de mieux en bière sur la terre.
La régate de Valenciennes était organisée le week-end dernier. Cette compétition annuelle sur 1000m rassemblait une bonne partie des clubs des Hauts de France. Ces quelques heures passées sur les berges de l’étang du Vignoble à voir les jeunes ramer furent les bienvenues. C’était l’alibi idéal pour sortir de l’appartement et ne pas rester prisonnier à faire ma comptabilité, autre « joie » de l’activité libérale de kiné.
Les dernières relectures de mon livre sont en cours. La sortie est prévue dans un mois. Je vous tiendrais rapidement informés de la date officielle de sortie.
Je conclurais en vous disant que j’ai passé plusieurs examens médicaux, pour m’assurer que ce départ à la retraite et que cette diminution d’activité n’avaient pas perturbé la mécanique bien huilée de ces dernières années. 6 mois après…Rien ASignaler. Les nouvelles sont bonnes. Les bilans aussi, le bonhomme est en pleine forme !
Bonjour, voici comme promis quelques lignes pour vous faire partager ma vie de jeune retraité.
Depuis mon retour des Etats-Unis, beaucoup de choses se sont passées.
Pour commencer, ce fut 10 jours de vacances. Après toutes ces années je n’avais qu’un envie, voyager et partir sans les contraintes de l’entrainement. Ce fut la Grèce : Athènes, puis la Crète et Santorin. Il ne faisait pas trop chaud, les rues n’étaient pas envahies de touristes, la période était donc idéale. Ce fut une vraie bouffée d’oxygène.
S’ensuivit les 70 ans de la SNA. Difficile encore aujourd’hui de vous dire ce que l’on ressent quand votre club porte votre nom. Ça reste un sentiment mélangé. Pour cette journée, beaucoup « d’anciens » avaient fait le déplacement. Même Stany et Pierre étaient là. La fête fut belle et les retrouvailles joyeuses malgré l’annonce officielle de ma retraite.
Deux jours furent nécessaires la semaine d’après pour répondre aux sollicitations médiatiques. Dommage qu’il faille raccrocher les rames pour capter l’attention des médias.
J’ai ensuite repris mon métier de kiné. D’abord en tant que remplaçant, puis en tant que collaborateur (depuis 15 jours). Il s’agit d’un cabinet où j’ai déjà travaillé en Mai dernier. C’est une équipe de jeune. La prise en charge est orientée « sport ». L’ambiance est excellente. Je suis content de retrouver une activité professionnelle dans ces conditions. Pour l’instant je ne travaille que les après-midis. Je poursuis l’écriture de mon livre en matinée. Je devrais avoir fini avant la fin de l’année. C’est du moins l’objectif que je me suis fixé.
Beaucoup m’ont demandé si le sport me manquait, si j’avais repris l’aviron. Aussi incroyable que cela puisse paraître, je n’éprouve aucun manque. Je ne ressens aucun symptôme. Je n’ai pas fait de sport depuis plus de deux mois et je le vis très bien. Cela me conforte dans l’idée que l’usure psychologique était bien réelle.
Je viens pourtant de reprendre une petite activité physique. Pas par envie mais par obligation. Il faut que j’accompagne mon corps dans cette transition. Rester sans bouger trop longtemps présente à mon sens un risque, surtout quand l’organisme a été entrainé durant de longues années à cette intensité. Le cabinet de kiné où je travaille est bien équipé. J’en profite pour faire 30 minutes de renforcement musculaire tous les jours.
Pour ceux qui auraient lu le dernier article de Julien Bahain, il n’existe pas de bon moment pour mettre un terme à sa carrière, il n’y a que le moment que l’on choisit. C’est donc avec beaucoup d’émotions que je vous annonce la fin de la mienne ! J’ai fait le choix de raccrocher en Février, il y a 8 mois. Comme vous pouvez le constater, c’est une décision que j’ai pris le temps de murir. Je voulais être sûr qu’il ne s’agissait pas d’un simple coup de Blues. J’ai donc attendu la fin de saison …et aujourd’hui c’est encore le cas, je suis fatigué ! Je vous rassure, je ne suis pas fatigué de gagner ; je suis fatigué de tous les sacrifices que cela implique. Pourtant, au vu de nos dernières performances, l’horizon semblait dégagé ; ils laissaient même entrevoir une olympiade aussi prometteuse que la précédente…Mais cela fait plus de 10 ans, plus de 10 ans que je m’impose cette rigueur. Un mode « no life » qui s’applique matin et soir, week-end et jours fériés. Le tout au détriment de la vie personnelle et du reste…car le « problème » du haut niveau, c’est que la concurrence ne vous attend pas. C’est binaire. C’est tout ou rien ! En aviron le talent ne suffit pas. Il n’y a pas de petites concessions ! Rigueur, travail, et patience sont les ingrédients ! Je l’ai compris très tôt et ai appliqué la recette à la lettre. C’est ce qui me permet aujourd’hui de contempler le chemin parcouru sans regret. Le groupe poids léger a encore de belles saisons à vivre…même sans moi ! C’est ce qui me déculpabilise un peu. J’ai « replongé » un an après les JO pour finir de partager mon expérience. J’ai l’impression d’y être arrivé. Mon dernier objectif a été atteint, il est donc temps de raccrocher.
J’ai la chance d’avoir un métier qui me plait, d’autres centres d’intérêt, et des projets plein la tête. Comme Julien (Bahain) vous l’a témoigné, la transition ne sera pas facile. J’espère néanmoins que tout cela me permettra de tourner la page et d’attaquer ce nouveau chapitre en douceur. Mais quoi qu’il arrive, je suis content d’avoir plus de temps aujourd’hui pour profiter de ma famille et de mes amis.
Je vais continuer à faire du sport, mais je sais déjà que certaines choses vont me manquer, c’est indéniable : l’ambiance des stages, les LXMEN…rendre fier tous les gens qui m’ont soutenu…en ces termes je vous remercie. Votre aide aura été précieuse toutes ces années.
Je continuerais de parrainer les juniors si on me l’autorise, je continuerais de le ferais avec le même plaisir. Mais il serait plus logique que d’autres reprennent le flambeau. Le l’ai toujours fait de mon propre chef, par envie, par choix, par conviction, mais surtout parce que cela m’a manqué à leur âge. Je me rappelle qu’en junior, ce qui me faisait rêver, c’était de voir les meilleurs séniors ramer. A chaque génération ses champions…il serait donc mieux que des rameurs encore en activité donnent un peu de leur temps (surtout ceux que j’ai parrainé et qui sont aujourd’hui membres de l’Équipe de France).
Je vous rassure, je ne vais pas fermer ce Blog, je vais continuer à l’alimenter. J’ai encore l’intention d’écrire et de partager certaines choses avec vous, certaines expériences…à commencer par mon livre que je cherche à éditer. Tout est prêt : mise en page, couverture…il ne me reste qu’à trouver un distributeur pour vous le rendre accessible.
Bras dessus, bras dessous. C’est ainsi que se termine ce championnat du monde ! J’ai longtemps hésité pour l’illustration, mais j’ai finalement choisi cette photo. Je trouvais qu’elle était assez fidèle au moment.
Une finale haletante et pleine de suspense…avec ses péripéties, mais on en rigole déjà ! Le petit « dérapage » au départ ne nous a pas empêchés d’aller chercher ce titre. Cet incident aurait pourtant pu nous crisper ; bien au contraire, il ne fit que décupler notre envie. Le corps peut être surprenant dans ces moments. Face à une situation aussi critique, de stress maximum, il sait trouver des ressources insoupçonnées. Le psychisme y est aussi pour quelque chose. Mais quoi qu’il en soit, j’ai rarement démarré une course avec autant d’intensité et de détermination. Ce fut tellement galvanisant que les 10 coups d’après « suffirent » à reprendre la tête de la course. J’ose à peine imaginer le coup de massue pour nos adversaires. Mais n’était-ce pas l’unique moyen de tuer tout espoir chez eux ? Je crois qu’au fond, nous n’étions pas prêts à partager le gâteau aujourd’hui….et ils l’ont vu ! Mais cela ne les empêcha pas d’attaquer. A chacun son tour : italiens, chinois, polonais, belges…tous tentèrent crânement leur chance. De mon côté, tout semblait s’être arrêté, comme si mon esprit était parti, comme happé, emportant avec lui toute sensation de douleur. Je n’avais qu’une obsession: relancer et mettre le plus d’écart. Nos amis transalpins firent pourtant le « show » dans le troisième 500m, mais leur tentative se solda par un non-lieu, pire, elle aurait pu leur couter leur deuxième à l’arrivée. Quoi de plus dense et plus spectaculaire qu’une course de poids léger ? Vous l’avez vu, jusqu’au dernier coup l’issue est incertaine. Heureusement pour nous, l’écart était suffisant à ce moment pour ne pas subir ! Le « BIP » final fut pourtant une délivrance. Les quelques coups de pelles donnés juste après la ligne évitèrent que l’acide lactique ne monte trop vite. La joie explosa vraiment en posant le pied au ponton. D’abord l’accolade, puis les interviews. S’en suivi la remise des médailles…et la marseillaise ! Quelle plaisir de la chanter ! On ne s’en lasse jamais !
Une fois terminé et rentré au ponton, les contrôles s’enchainèrent : pesée du bateau, puis contrôle anti-dopage pour moi. Un de plus (j’ai décidé d’arrêter de compter). Il fallut ensuite démonter le bateau et le charger dans le container.
Dernier jour de finales demain. Changement de tenue : nous serons dans les gradins pour encourager et supporter les deux doubles TC français (Matthieu/ Hugo et Hélène/Elodie). Quand je vois le niveau de stress que ça génère d’être spectateur et regarder les autres, je crois que je préfère ramer. Mais cette fois, les pelles seront dans leurs mains. Nous ne pourrons qu’user de notre voix pour les accompagner.
Je terminerai par des remerciements. Merci pour vos messages instagram, face book ou whatapp ; vos textos, vos mails, vos signaux de fumée, vos pigeons voyageurs, vos lettres, vos télégrammes…je n’ai pas eu le temps de répondre à tout le monde mais chacun d’eux m’a touché.